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Kendo Vision et les UEK invitent un sensei 8e dan hanshi

Publié le par Jean-Pierre LABRU

Thanks to "Online Dojo" for the picture

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HIGASHI sensei, 2e à partir de la gauche. SHIMOJIMA sensei, 1er à partir de la gauche.

HIGASHI sensei, 2e à partir de la gauche. SHIMOJIMA sensei, 1er à partir de la gauche.

(English below ; 日本語のテキストはその後にあります)

 

La première initiative de Kendo Vision a été de proposer le concept d'un stage d'arbitrage transpirant et clefs en main. Déjà, plus de 10 Fédérations et Clubs sont intéressés.

Cette fois-ci, Kendo Vision a souhaité donner accès aux pratiquants à un sensei japonais renommé, 8e dan Hanshi, et ainsi le faire découvrir ou redécouvrir par les pratiquants de ce côté du Globe ; Ce sera réalisé en association avec les Universités d'Eté du Kendo qui vont accueillir le sensei une semaine à Dinard.

HIGASHI Yoshimi sensei me l'a chaleureusement recommandé, mais était ce nécessaire ?

Ce sera Kiyokazu SHIMOJIMA Hanshi qui viendra début juillet 2025 en France pour 2 semaines.

Autant l'annoncer tout de suite, la deuxième semaine, il sera aux 19e UEK de Dinard (Du 9 au 14 Juillet 2025).

L'association Kendo Vision prend le risque de faire venir le sensei avant d'avoir identifié les éléments logistiques (financement, lieu du stage, dojo…). C'est un des objectifs de ce post : trouver un ou plusieurs clubs pour y organiser des entrainements et un stage sur le weekend.

L'autre but de ce post est de lancer une souscription auprès de tous ceux d'entre vous qui voudraient accompagner cette initiative.

Pour cela, il vous suffit de cliquer sur le lien suivant (Contribution à la venue du sensei). Il n'y a pas de contribution minimum. Ne dit-on pas : "C'est l'intention qui compte !".... et cela encouragerait les actions lancées par Kendo Vision ; Nous vous en remercions par avance.

Le parcours du sensei :

  • Professeur de Kendo à la Police de Gifu jusqu'en 2014
  • Président de la fédération de Kendo de la préfecture de Gifu depuis 2017
  • Arbitre national : plusieurs arbitrages de finales du championnat du Japon 
  • 8e dan en 2000 à l'âge de 46 ans
  • Envoyé par ZNKR en Europe plusieurs fois et notamment pour le stage d'arbitrage de Bruxelles 2020
  • 2 fois prix d'excellence aux championnats du Japon inter préfectures
  • 8 sélections pour les championnats du Japon, 1 fois 3e
  • 11 sélections au tournoi Est-Ouest du Japon (Tozai Taiko). Prix d'excellence. Excellent Player's Award
  • 7 participations au tournoi des 8e dan
     

ENGLISH (or almost)

 

The first Kendo Vision initiative was to imagine a concept of a sweaty and turnkey referee seminar. Already more than 10 Federations and Clubs are interested.

Now, Kendo Vision wants to give practitioners access to a renowned Japanese sensei, 8th dan Hanshi, and thus have him discovered or rediscovered by practitioners on this side of the globe ; By partnering with the Universités d'Eté du Kendo which will host the sensei for a week.

HIGASHI Yoshimi sensei warmly recommended him to me, but was it necessary?

Kiyokazu SHIMOJIMA Hanshi will come to France at the beginning of July 2025 for 2 weeks.

Let's announce it right away, the second week, he will be at the 19th UEK in Dinard (Brittany).

Kendo Vision has decided to invite Shimojima sensei to France without having any places to practice nor funding for it yet. The first week, we don't know where we will practice yet. Everything is still possible.

And regarding funding, you can help us by following this link. There is no minimum donation: It's the thought that counts.

Sensei's career:

  • Kendo teacher at the Gifu Police until 2014
  • President of the Gifu Prefecture Kendo Federation since 2017
  • National referee: several referees of the finals of the Japan championship
  • 8th dan in 2000 at the age of 46
  • Sent by ZNKR to Europe several times and in particular for the Brussels 2020 refereeing course
  • 2 times prize of excellence at the Japan inter-prefecture championships
  • 8 selections for the Japan championships, 1 time 3rd
  • 11 selections for the East-West Japan tournament (Tozai Taiko). Excellent Player's Award
  • 7 participations in the 8th dan tournament

 

日本語のテキスト

(この自動翻訳についてはお詫び申し上げます)

 

KENDO VISION の最初の取り組みは、汗だくのターンキー審判コースのコンセプトを提案することでした。すでに10以上の連盟やクラブが興味を持っている。

今回、KENDO VISION は、実践者が著名な日本の先生である範士 8 段にアクセスできるようにし、地球のこちら側の実践者に彼を発見または再発見してもらいたいと考えました。

東好美先生に温かく勧めていただきましたが、必要でしたか?

2025年7月初旬に2週間の予定で渡仏する下島清和範士です。

すぐに発表したほうがいいかもしれませんが、第 2 週目に、彼はディナールで開催される第 19 回 UEK (2025 年 7 月 9 日から 14 日) に参加します。

KENDO VISION 協会は、物流要素 (資金、コースの場所、道場など) を特定する前に、先生を連れてくるリスクを負います。これがこの投稿の目的の 1 つです。週末にトレーニングやインターンシップを企画してくれる 1 つ以上のクラブを見つけることです。

この投稿のもう 1 つの目的は、この取り組みをサポートしたいと考えているすべての人々に購読を開始することです。

次のリンク (購読リンク) をクリックするだけです。

 

下島先生の剣道経歴

 

先生の経歴

以下にも相談してください:

第65回 全日本東西対抗剣道大会開催日: 2019年09月22日(日)
 

Kendo Vision et les UEK invitent un sensei 8e dan hanshi
Kid lesson in Gifu

Kid lesson in Gifu

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KV - Stage d arbitrage transpirant et clefs en main

Publié le par Jean-Pierre LABRU

2024 WKC Women Team semi final : Australia - Japan

2024 WKC Women Team semi final : Australia - Japan

(In English below)

La première initiative de Kendo Vision, destinée aux Fédérations et Clubs de Kendo, est directement induite des derniers WKC.

Cette expérience de niveau mondial, après 7 ans de disette, a montré les capacités, et les limites,  de l'arbitrage international. Et plus que cela encore, par les divers commentaires glanés par ci par là, le niveau de compréhension des éléments d'arbitrage par les pratiquants doit être également considéré.

En tant que arbitre des WKC, membre du comité "Shiai & Shinpan" de la fédération Internationale de Kendo, j'ai quelques idées à partager.

Les stages d'initiation à l'arbitrage dépensent habituellement trop de temps à expliquer le maniement des drapeaux, les mouvements sur le shiaijo. Kendo Vision propose une initiation et perfectionnement à l'arbitrage par la pratique du kendo en armure et en situation d'arbitrage. 

Kendo Vision propose, aux clubs et fédérations, un stage d'arbitrage "clefs en main" incluant :

  • une partie magistrale théorique de 30mn maximum, 
  • une partie compréhension du ippon "de l'intérieur" et "de l'extérieur" 
  • une partie lecture de combat, anticipation, positionnement,
  • une partie pièges à éviter, 
  • une partie pistes de progrès.

Les participants en capacité à arbitrer au niveau national dans leur pays recevront un rapport personnalisé sur leurs points forts et points d'amélioration.

Deux concepts en filigrane de ce stage : "L'arbitrage est une partie active de la pratique du Kendo" et "Nos compétences d'arbitre sont limitées par notre niveau de Kendo".

 

English

 

The first initiative of Kendo Vision, aimed at Kendo Federations or Clubs,  is directly induced from the last WKC.

This world-class experience, after 7 years of missing, has shown the capacities, and the limits, of international referees. And more than that, by the various comments gleaned here and there, the level of understanding of the elements of refereeing by the practitioners must also be considered.

As a WKC referee, member of the "Shiai & Shinpan" committee of the International Kendo Federation, I have some ideas to share.

Refereeing initiation seminars usually spend too much time explaining the handling of flags, the movements on the shiaijo. Kendo Vision offers an initiation and improvement in refereeing by practicing kendo with Bogu and in refereeing practice itself.

Then Kendo Vision "turnkey" refereeing seminar includes:

  • a theoretical lecture of 30mn maximum,
  • understanding the ippon "from the inside" and "from the outside"
  • reading the fight, anticipation, positioning,
  • traps to avoid,
  • tips for improvement.

Only referees wearing bogu can attend. For information, we will wear the Men more than half of the time.
Participants who are able to referee at the national level in their country will receive a personalized report on their strengths and areas for improvement.

Two concepts are leading this seminar: "Refereeing is actively practicing Kendo" and "Refereeing skills are limited to the level of Kendo".

 

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50 ans de fil de vie de Kendo

Publié le par Jean-Pierre LABRU

50 ans de fil de vie de Kendo
50 ans de fil de vie de Kendo
50 ans de fil de vie de Kendo
50 ans de fil de vie de Kendo
50 ans de fil de vie de Kendo
50 ans de fil de vie de Kendo
50 ans de fil de vie de Kendo
50 ans de fil de vie de Kendo
50 ans de fil de vie de Kendo
50 ans de fil de vie de Kendo
50 ans de fil de vie de Kendo
50 ans de fil de vie de Kendo
50 ans de fil de vie de Kendo
50 ans de fil de vie de Kendo
50 ans de fil de vie de Kendo
50 ans de fil de vie de Kendo
50 ans de fil de vie de Kendo
50 ans de fil de vie de Kendo
50 ans de fil de vie de Kendo

Cette année 2024, j'ai célébré mon jubilé de pratique, durant les UEK (Universités d'Eté du Kendô), le 10 juillet à Dinard.

50 ans d'apprentisage de la vie à travers la pratique des arts du Sabre, empreints d'une irrépressible acculturation japonaise, de l'exhaltation de si nombreux grands moments, rempli de fierté d'avoir si souvent représenté mon pays, et désormais, mon continent auprès des instances mondiales du Kendo/Iaido/Jodo.

50 ans de pratique, une vie ou presque !

 

Mes débuts

 

Les Moires de la mythologie grecque ont commencé à tisser le fil de ma vie de Kendo en février 1974, j'avais 6ans et demi. Pour se remémorer cette date, avec ma chère Maman, il a fallu que revienne à mes oreilles, par l'intermédiaire de l'académie du Kendo, la victoire de Jean-Pierre NIAY (Nice) lors des Championnats de France à Bordeaux ayant eu lieu en mai 1974. C'est donc ce premier souvenir d'une compétition de kendo qui nous a révélé cette date ; en effet, j'avais commencé 3 mois plus tôt.

La salle du centre social de Talence (33) avait le plafond trop bas ; Pas pour nous, nous n'étions encore que des gnomes, mais pour Fuji Shigemasa sensei qui nous donnait la leçon. 
Pas de shinai, pas encore, mais des manches à balais avec un trait de 30 cm noir, en bout, afin de représenter le Datotsu-bu. 

Une vingtaine d'enfants de la cité au début, tout seul avec Fuji sensei après quelques mois, j'ai été rapatrié au club de Bordeaux Budokai tenu par le Docteur Pomès.
Resté à Bordeaux Budokai  jusqu'en 1989, j'ai quitté mon dojo pour créer la section Kendo du Sochin (40 licences en 2 ans), puis en 1992 fermeture du club en raison de ma mutation à Paris.

 

Mon investissement fédéral

 

Mon tout premier investissement fédéral a été quand j'ai dû affilier ma section Kendo en 1989 à Bordeaux, Association "loi 1901" et tracasseries politico-administratives ;  puis la fonction de Délégué Technique Régional Aquitaine s'est imposé à moi afin de relancer le kendo dans la région.

J'ai ensuite été élu au CNK, puis CNKDR à partir de l'Olympiade 2000, où mes principales réalisations furent les suivantes :

  • Création de la commission "Jeunes" : création et animation de stages nationaux, constitution de la commission en associant les enseignants des clubs enfants, lancement des championnats de France par équipes de Jeunes,
  • Refonte des grades des 5 disciplines du CNKDR, obtention d'un siège pour le CNKDR à la CSDGE (Commission Spécialisée des Dan et Grades Equivalents dépendant du ministère des sports),
  • Mise en place du système des Shogo Français (Renshi, Kyoshi, Hanshi),

...jusqu'en 2018 quand le président du CNKDR (Eric Malassis, France) et le président de EKF (Alain Ducarme, Europe) sont venus me proposer le poste de Directeur Technique de EKF. 
Ne pouvant pas mener les deux missions de front, j'ai dû me résoudre à prendre de la distance avec l'organisation des Kendo & DR français, ainsi qu'à être élu à l'EKF (kendo, iaido, jodo).

 

Mon parcours se jalonne surtout de dates d'événements listés ci-après par catégories.

 

Clubs, enseignement et arbitrage 

 

1974 - 1989 : Bordeaux Budokai Kendo
1989 - Brevet fédéral d'Enseignement du Kendo
1989 -1992 : Sochin (Bordeaux)
1992 - 1995 : SAGC Cestas
1992 - 1 an d'entrainements au club de Montfort l'Amaury (78) + Cepesja + Budo XI
1993 - Arbitre national 
1994 - Brevet d'état de Kendo (BFHEK)
1997 - Brevet d'Etat d'Enseignement du Kendo
1997 - Première année au Budo XI - enseignant au club enfants, puis adultes jusqu'à ce jour
1998 - 1999 : Enseignement dans le club de Ballancourt (91)
2005 - Renshi
2010 - Première sélection comme arbitre européen
2017 - Kyoshi
2018 - Première sélection comme arbitre mondial
 


14 ans sélectionné en Equipe de France dont 10 comme Capitaine 


1988 - Invité dans les stages équipes de France
1990 - EKC BERLIN -Première sélection en équipe de France
1991 - WKC Toronto
1992 - EKC Barcelone - Nomination Capitaine
1993 - EKC Turku (Fin)
1994 - WKC Paris 
1995 - EKC Glasgow 
1996 - EKC Miskolc (Hun)
1997 - WKC Kyoto 
1998 - EKC Bâle (CH)
1999 - EKC Lourdes
2000 - WKC Santa Clara (US)
2001 - EKC Bologne (IT)
2002 - EKC Nantes 
2003 - WKC Glasgow

 

Grades 

 

1986 - 1er dan 
1987 - 2e dan
1989 - 3e dan
1991 - 4e dan
1995 - 5e dan
2001 - 6e dan
2009 - 7e dan

 

Résultats en équipe

 

1990 - Champion d'Europe par équipe
1992 - Champion d'Europe par équipe
1993 - Champion d'Europe par équipe
1994 - 5e aux Championnats du Monde
1995 - Champion de France Honneurs avec Cestas
1995 - Champion d'Europe par équipe
1996 - Champion d'Europe par équipe
1997 - 5e aux Championnats du Monde (Fighting spirit)
1998 - Champion d'Europe par équipe
1999 - Champion d'Europe par équipe
2001 - Champion d'Europe par équipe
2002 - Vice-champion d'Europe par équipe
2005 - Champion de France excellences  avec le Budo XI
2008 - Champion de France excellences  avec le Budo XI


Résultats en individuels 

 

1982 - Champion de France Jeunes
1986 - Champion de France Kyu
1992 - Vice-champion de France Excellences
1992 - Vice-champion d'Europe
1993 - Champion de France Excellences
1993 - 3e Championnats d'Europe
1994 - Champion de France Excellences
1997 - 5e aux Championnats du Monde (Fighting spirit)
1999 - Champion de France Excellences
2000 - Champion de France Excellences
2001 - Champion de France Excellences
2007 - Vice-Champion de France excellence

 

Les référents de mon fil de vie

Puisque vous avez eu le courage de lire jusque ici cette longue liste d'événements, notre construction étant faite de rencontres, voici celles qui m'ont le plus inspiré :

(Par ordre d'apparition sur le fil)

Shigemasa FUJI : 1974 - 1976

André POMES (†)  : 1974 - 1989

Kenichi YOSHIMURA : 1978 à ce jour

Hiroyuki SHIO-IRI : 1978 à 2017 (Dernière rencontre à ce jour)

Hikoshiro SATO (†) (iaido et kendo) : 1984 à 2004

Kozo TAKIZAWA (†) (Itto Ryu) : 1985 - 1986

Shigehiro MATSUMURA (†) (jodo) : 1986

Masatake SUMI : 1987 à ce jour

Guy ROLAND (†) : depuis 1988 et encore aujourd'hui

Jean-Pierre RAICK (†) : 1989 à 2000

Nobuo HIRAKAWA : 1989 à ce jour

Tadao TODA (†) : 1990 à 2017

Kaoru SUMI (naginata) : 2017

 

Et puis actuellement, dans mes tentatives successives du 8e dan, je suis excessivement fier et honoré d'être observé et conseillé par l'aréopage de senseis 8e dan Hanshi suivant :

Kiyokazu SHIMOJIMA

Koji KASAMURA

Yoshimi HIGASHI

Saburo IWATATE

Toru KAMEI


 

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Kendo Vision

Publié le par Jean-Pierre LABRU

Kendo Vision
Kendo Vision
Kendo Vision
Kendo Vision
Kendo Vision
(Texte en Français plus bas - 日本語のテキストはその後にあります)

Kendo Vision (English)

 

The Association

 

Kendo Vision is an association (under French law known as "1901") with an international vocation around activities relating to the Arts of the Japanese Sword.

The name of Kendo Vision comes from the following principles:

  • A Vision of the world through Kendo,
  • Kendo which allows you to open up and discover the world,
  • A certain Vision of Kendo,
  • A clear and confident Vision of Kendo: there are many valid ones including this one.

The object of Kendo Vision is to develop our disciplines in all their dimensions.

Kendo Vision activities can take the form of events, training courses, conferences, demonstrations, coaching, thematic training (technical improvement, grading, shiai, kokenchiai, kata, koryu, etc.).

Kendo Vision operates from and to all countries in the world, in person or remotely.

 

The private Facebook group

 

While respecting the rules of good manners that all must validate before enter, Kendo Vision is a closed group for private exchanges about Kendo, Iaido and Jodo.
Viewpoints can be discussed frankly, and with commitment, on all topics. This private group, with complete freedom, is therefore without any link to any particular institution or school of thought.
As each member of the group has the right to do the same, I will share:

  • information and insights on our disciplines that my position allows me to be aware of, of course without betraying any secrets
  • technical documents that I will comment on for better understanding
  • my feelings as honestly and completely as possible regarding any technical question concerning kendo or the organization of our disciplines.

The basic idea is that it would be a bit like post-Keiko discussions at the bar over a good beer.
 

Click below to enter in Kendo Vision group:

The link to the Kendo Vision Group

 


Kendo Vision (Français)

 

L'association

 

Kendo Vision est une association (de loi française dite "1901") à vocation internationale autour d'activités relatives aux Arts du Sabre japonais. 

L'association Kendo Vision tire son nom des principes suivants :

  • Une Vision du Monde à travers le Kendo,
  • Le Kendo qui fait s'entrouvrir et découvrir le monde,  
  • Une certaine Vision du Kendo, 
  • Une Vision certaine du Kendo : il en existe de nombreuses tout aussi valables dont celle-ci.

L'objet de Kendo Vision est le développement de nos disciplines dans toutes leurs dimensions.

Les activités de Kendo Vision peuvent se présenter sous forme d'évènements, de stages, de conférences, de démonstrations, de coachings, de formations thématiques (progrès techniques, passage de grades, shiai, kokenchiai, kata, koryu,...).

Kendo Vision opère depuis et vers tous les pays du Monde, en présentiel ou à distance.

 

Le groupe privé Facebook

 

Tout en respectant les règles de savoir-vivre à valider à l'entrée, Kendo Vision est un groupe fermé pour des discussions privées sur des sujets de Kendo, Iaido et Jodo.

Des points de vue peuvent être discutés franchement, et avec engagement, sur tous les sujets. Ce groupe est privé et totalement libre, et donc sans aucun lien avec une institution ou un courant de pensée.

Chacun des membres du groupe ayant le droit de le faire également, je partagerai :
 - les informations (en mode scoop), de par ma position mais sans non plus trahir de secret, sur l'actualité de nos disciplines dans le monde,
 - les documents techniques que je commenterai pour une meilleure compréhension
 - répondrai le plus honnêtement possible et avec complétude à toute question technique de kendo ou d'organisation de nos disciplines.

L'idée de base, c'est que cela ressemble aux discussions d'après keiko au bar devant une bonne bière.
 

Cliquez ci-dessous pour faire partie de ce groupe :

Le lien vers le groupe Kendo Vision

 

協会 Kendo Vision

 

剣道ビジョンは、日本刀の芸術に関する活動を中心に国際的な使命を持つ協会(フランス法「1901」に基づく)です。

剣道ビジョンの名前は、次の原則に由来しています:

  • 剣道を通して世界を見るビジョン、
  • 世界を開き発見することを可能にする剣道、
  • 剣道の確かなビジョン、
  • 剣道の明確で自信に満ちたビジョン:これを含め、多くの有効なビジョンがあります。

剣道ビジョンの目的は、私たちの規律をあらゆる側面から発展させることです。

剣道ビジョンの活動は、イベント、トレーニングコース、会議、デモンストレーション、コーチング、テーマ別トレーニング(技術向上、格付け、試合、交剣会、型、古流など)の形をとることができます。

剣道ビジョンは、世界中のすべての国から、またはすべての国に対して、対面またはリモートで活動しています。

 

 

 

 

 

 

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Sommaire

Publié le par Jean-Pierre LABRU

La liste des articles par catégorie :

 

KENDO VISION

 

Kendo Vision, Kézako ?

Stage d arbitrage transpirant et clefs en main

Kendo Vision et les UEK invitent un sensei 8e dan hanshi

 

Technique

 

Le shinogi : puissance et subtilité à votre main 

Debana-waza : quand l'intention compte pour beaucoup

Les états de conscience de l'ôjiwasa

30 mn pour 30 ans de recherche du Ki Ken Taï no Itchi (Conférence)

Seme et Ashisabaki associé (Conférence)

Conférence Nihon Kendo Kata

Le poids des mains

De la posture naît le déplacement

La Posture, le premier des apprentissages !

 


Du vécu

 

16 jours de Shugyo

Le championnat du Japon individuel masculin 2022

Tournoi des 8e dan de AJKF

Bourges 2015 : l'intergénérationnel du Kendô français

Le pourquoi d’un blog s’appelant : Ma contribution au décryptage des principes de l'apprentissage du Kendô

INADOMI Sensei

Mitori Geiko


Concept

 

Le Kiaï

Le Kendo féminin m'inspire souvent...

Conférence sur le Yuko Datotsu

Ishin-denshin (以心伝心) : L'art du sabre se transmet par le coeur

L'Autre, ses enseignements de soi-même et ceux pour soi-même

Mes ponts entre les pratiques du sabre japonais

Peut on couper avec son sabre de bambou ?

L'arbitre de Kendô est un spectateur privilégié

L'Asa-geiko, les avis sont partagés...

Le combat de Kendô est une discussion... animée !

Le Motodachi, l’Uchidachi ou le manager de la réussite en Kendô

Le sensei, un complément indispensable à la démocratie


Conseil

 

Quelques points de passage vers les hauts grades

Shodachi, ce moment qui imprime les esprits

Vue des coulisses d'un passage de grades en Kendo

Tout commence par le Salut et se finit par le Salut !

Point de vue images de la Coupe de France du Nihon Kendo Kata

"Makoto no Kokoro" : Candide ou l'optimisme... et ceci, délibérément !

Même pas peur, même pas vieux !!!

"Il n'y a pas de défenses en Kendô ! " - Claude HAMOT -

WKC - La maturité et le shiai en Kendô

Comment se préparer à un passage de grade ?

Tactiques et stratégies lors d'un shiai de kendô

Le leitmotiv de l'amélioration continue en toute chose

 

Merci à tous pour votre lecture.

N'hésitez pas à me faire vos remarques sur jean-pierre.labru@wanadoo.fr

 

 

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Le sensei, un complément indispensable à la démocratie

Publié le par Jean-Pierre LABRU

Le sensei, un complément indispensable à la démocratie
Le sensei, un complément indispensable à la démocratie
Le sensei, un complément indispensable à la démocratie
Le sensei, un complément indispensable à la démocratie
Le sensei, un complément indispensable à la démocratie
Le sensei, un complément indispensable à la démocratie
Le sensei, un complément indispensable à la démocratie
Le sensei, un complément indispensable à la démocratie
Le sensei, un complément indispensable à la démocratie
Le sensei, un complément indispensable à la démocratie
Le sensei, un complément indispensable à la démocratie
Le sensei, un complément indispensable à la démocratie
Le sensei, un complément indispensable à la démocratie
Le sensei, un complément indispensable à la démocratie
Le sensei, un complément indispensable à la démocratie
Le sensei, un complément indispensable à la démocratie

Que penseriez-vous d'un dojo où les élèves décidaient du contenu des cours qui leur sont dispensés, choisissaient eux-mêmes la composition de leur équipe de club, voire élisaient leur professeur au suffrage universel parmi tous les licenciés du club ?

Je me souviens d'une assemblée générale du CNK* lors de laquelle un participant prit la parole pour suggérer moult changements, adaptations au fonctionnement du CNK* qui étaient censés viser au développement de nos disciplines.

L'ayant laissé finir sa longue liste de points d'amélioration, Yoshimura sensei se leva et lui posa la question suivante :"Quel grade êtes-vous ?" …se rasseyant avant d'obtenir la réponse.

Nous ne pouvons pas savoir ou comprendre ce que nous n'entrevoyons pas encore à travers le prisme de l'état d'évolution de notre propre pratique.  

Et en cet instant, écrivant ces mots, je suis conscient qu'il me manque encore beaucoup des parties de l'image globale. Et je trouve cela plutôt sain de le conserver à l'esprit.

Cette anecdote d'assemblée générale montre aussi que, même dans des décisions que l'on pourrait croire détachées de la pratique, comme l'organisation d'événements ou la communication, l'esprit du Budo doit être pris en compte à chaque instant.

Les dépositaires de l’esprit du Budo sont le Sensei et les Sempai*, ceux qui sont plus loin que nous sur la voie du sabre. Et donc, si nous sommes vraiment sur cette voie, nous pouvons les voir au loin et nous attacher à les suivre, confiants d'être sur le bon chemin.

Nous avons tous, très souvent, une opinion technique sur ce qu'est ou devrait être le Budo. Je connais même certains kenshis qui se permettent de juger de la qualité de tel ou tel sensei qu'ils rencontrent. Cette attitude a certainement coûté la vie à de nombreux chercheurs de troubles à l'époque des samouraïs, se fourvoyant mortellement sur la nature de leur interlocuteur. Le duel dans le film "les 7 samouraïs" en est une belle illustration.

Conserver Shoshin, l'esprit du débutant, en toute circonstances permet le plus souvent d'éviter ce genre de regrettables méprises.
 

 

Le mot aux dirigeants


Reconduire à l'identique « puisque ça marche » une organisation, un mode de décision, sans une réelle vision à moyen et long terme, peut sembler une solution viable.

Attention : respecter la tradition ne veut pas dire stagner dans l’immobilisme. Le monde évolue, il faut savoir intégrer le respect de la tradition au monde d'aujourd'hui sans la dénaturer et tout en la conservant attractive à poursuivre et à perpétuer.

Le garant de la tradition dans le Budo, le mieux à même de conseiller valablement les dirigeants, n'est pas difficile à identifier, c'est le sensei !

En effet, afin de pourvoir mener à bien les adaptations, il faut une compréhension profonde de l'ensemble des éléments concernés. Le risque, comme toujours, est de miser sur la mauvaise personne ; Quelqu'un qui croit être un sensei et qui exige une confiance totale de la part de ses élèves sans pour autant en être digne.

Alors lisez ce qui suit et comme dirait Musashi : « Réfléchissez-y bien ! »

 

Les 3 qualités premières du sensei

 

En premier lieu, le sensei recherche l'amélioration de son expertise en permanence, avec détermination ; il se remet en question lui-même, sa technique et sa personnalité, a minima autant qu'il remet les autres en question.  

Le sensei possède une hauteur de vue : une vue d'ensemble et en profondeur. "Que c'est grand l'océan !" dit l'élève, "Et encore, vous ne voyez que la surface !" lui répond le sensei.

Il possède suffisamment de confiance dans une certaine vision pour le futur et dirige son énergie et ses actions en ce sens. Par cette démarche, ce qui transparaît le plus est son exemplarité tant sur des aspects techniques que de Reigi* ou de comportement plus général au sein de la société. Son exemplarité couvre l'ensemble des lignes de conduites les plus adaptées afin de se développer lui-même, sa discipline et ses élèves sur la voie du Sabre.

Afin d’aider à toutes nos futures remises en question qui pourraient nous faire rencontrer quelques échecs ou humiliations en chemin, voici une illustration par un extrait de l'article de Mr Yoshimura (1990) "Echec mais pas mat !" :
« Assumer l'humiliation, c'est certainement très dur. Mais l'humiliation est éphémère. Si vous l'acceptez, vous progresserez et serez plus forts plus tard. Si vous la fuyez, vous tomberez dans un piège infernal qui vous hantera toute la vie et vous aurez à la fin une autre humiliation beaucoup plus grande et fatale."

En deuxième, la bienveillance. Il n’est pas évident d’évaluer la bienveillance !

Quelqu'un de gentil n'est pas forcément bienveillant et quelqu'un de sévère, exigeant, peut l'être cependant.

L'élève ne comprend que rarement ce qui est bon pour lui, pour ses progrès. Le sensei, lui, se doit de savoir intuitivement ce qui est bon pour son élève. Il peut choisir de l'exprimer par de l'exigence, de la rigueur, de la sévérité parfois ; car il ressent très clairement où il nous emmène, et comment.

Je ne me souviens que de quelques-uns de mes professeurs durant ma scolarité : les plus stricts, sévères et souvent désagréables sur le moment, mais ce sont aussi eux qui m’ont le plus appris.

En troisième, "Jibun no hana o sakase yo!" : Il s'attache à « faire éclore la fleur qui est en chaque élève ».

Un professeur qui enjoindrait systématiquement ses élèves à l’imiter, pourrait ne pas assez tenir compte des particularités et différences de chacun. Dans ce cas, on reconnaîtrait aisément ses élèves car ils auraient les mêmes particularismes que lui ; et le pire est qu'il s'en trouverait flatté.

Un sensei saura trouver l’essence même de la personnalité et la technique de son élève et les faire se développer harmonieusement tout en étant disposé à l’envoyer voler de ses propres ailes un jour.

Au-delà de ces trois qualités, le sensei n’aura jamais autant de capacité d’action dans son dojo que lorsque la relation senpai/kohai* sera bien comprise et appliquée. Cette chaîne de relations est une force de cohésion de l’ensemble ainsi qu’une chambre d’écho pour la parole du sensei.
 

 

Le professeur


En conclusion, il se peut aussi qu'on soit un très bon professeur de Budo sans pour autant être un sensei. Le plus souvent, nous devenons des professeurs avant qu’un jour, qui sait, nous devenions un sensei. Et ce jour-là, ce seront nos élèvent qui en parleront le mieux.
 

 

* CNK : ancien nom du Comité National de Kendo et Disciplines Rattachées à savoir Iaïdo, Chanbara, Jodo, et Naginata
* Senpai & Kohai : Le senpai est celui qui est arrivé avant, le kohai c’est l’autre. La relation des kohai est des senpai est un double sens de respect et d’entraide qui lie, au final, tous les pratiquants entre eux. On est tous le senpai et le kohai de quelqu’un. Et cette chaîne remonte jusqu’au sensei.
* Reigi : l’attitude la plus adéquate respectant le code de politesse (Reiho)
 

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16 jours de Shugyo

Publié le par Jean-Pierre LABRU

16 jours de Shugyo

Cet article que j'ai rédigé est paru dans le magazine Ken Do Mag en 2023

 

Aller au Japon sans son armure, pour moi, relève d’une totale hérésie. Et pourtant, uniquement chargé de cadeaux, j’arrive au Japon, un sac d’armure vide. En fait, ma nouvelle armure m’y attend.


Je m’apprête à passer 16 jours de Shugyo*, voyageant dans le Japon de Dojo en Dojo avec, pour seule compagnie, les senseis et partenaires d’entrainements. Le premier dojo visité est le ShoFuKan. Iwatate sensei, shinpancho* des derniers Championnats du Monde en Corée (2018), est très connu pour organiser des entrainements spécifiques à l’attention des candidats au 8e dan. Sommité du Kendo no Kata, pratiquer dans le dojo de Iwatate sensei est sans nul doute un passage fortement conseillé sur la longue route de l’examen le plus sélectif au Monde toutes disciplines confondues**. Personnellement, j’avais été marqué par son passage en France, au Ken No Michi. Je me souviens encore de l’incrédulité des uns et des autres quand il s’est déshabillé devant nous pour nous montrer comment mettre son Keikogi et Hakama. D’ailleurs, je n’en avais pas perçu toute l’importance alors. J’arrive donc, en avance, le sensei est déjà là. Bien entendu, je me suis fait annoncer plusieurs mois à l’avance, demandant la permission de venir pratiquer. On me demande souvent comment faire pour aller s’entrainer dans les dojos au Japon. En fait, le moyen le plus adéquat est de se faire recommander par son professeur qui lui, se portant garant pour vous, active son réseau afin d’obtenir cette autorisation. Mes entrainements au ShoFuKan me permettent de rencontrer nombre de hauts gradés du lieu et de passage, lors des taichiai commentés par le sensei, ou des keiko par groupe d’âge et de niveau. Bénéficiant en continu des bonnes grâces de Noriko san, l’aide de camp du sensei et sempai du dojo… En fait elle m’attrape par la manche et je passe devant toutes les files d'attente, passablement embarrassé, pour échanger shinai en mains avec tous les 8e dan présents à chaque séance :  du caviar !


Le dojo suivant m’est rendu possible par, sans la nommer tout en la prénommant : Caro-Chan ; Le dojo est KoGakuin. Kazuma sensei et Takahashi sensei m’accueillent comme un hôte de marque. Je reçois bien évidemment la leçon de chacun d’eux mais aussi profite de l’occasion pour rencontrer des kenshis non professionnels du Kendô. Le keiko avec Kazuma sensei : j'aime bien son placement de hanches, il aime bien mon men. Ah oui et sans me prévenir, à la fin du cours, il me passe la parole pour un discours... en Japonais. Mon Japonais étant très limité, il ne me vient que des superlatifs… 


Le keiko du samedi après-midi ayant été annulé pour cause d’élections locales, une autre de nos ambassadrices au Japon, Marijo, très opportunément me propose un entrainement dans un endroit historique pour le Kendô français : le Shodokan, dojo de la famille Okada. Morimasa sensei m’accueille chaleureusement et nous devisons longuement sur le devenir du Kendô autour d’une tasse de thé. S’en suit l’entrainement des enfants qu’il dirige alliant exigence, conseils et encouragements. Opportunément également, quelques candidats au 8 se trouvent présents et nous pouvons échanger quelques points de vue, shinais croisés. J’ai l’honneur ensuite de recevoir la leçon de Okada sensei lors d’un keiko qui aura duré 10mn et dont je garde précieusement le souvenir, et la vidéo.


Mon trajet vers Gifu fut une première : le Shinkansen, ce qui me replonge dans le blockbuster visionné dans l’avion pour venir ; heureusement, l’issue est plus paisible. Shimojima sensei, venu l’an dernier encadrer le stage de Montpellier, me fait me sentir comme un coq en pâte. Je suis logé dans les hébergements luxueux des dépendances du dojo de l'entreprise Valor (Chaîne de Supermarchés au Japon). J’ai droit à plusieurs entraînements en tête à tête avec Shimojima sensei dans l’immense dojo « Valor » tout neuf. Le parquet n'étant pas encore traité, son ami, le père de l'ancien champion du Japon Chikamoto, nous humidifie régulièrement le plancher avec son petit arrosoir : pittoresque ! A l’université de Gifu, je rencontre à nouveau quelques candidats au 8, puis comme souvent, une file d’étudiants qui se pressent pour échanger avec cette curiosité : un Européen prétendant pratiquer le Kendô.


Le point d’orgue de mon parcours au Japon cette année est sans conteste ma journée à Nagoya avec Higashi et Shimojima sensei. Empruntant le dojo plus que centenaire de la famille Sugiyama, Higashi Yoshimi sensei nous reçoit en son fief : Nagoya. Deux autres candidats au 8, cette fois encore, des sommités de la société japonaise, et moi, pouvons pratiquer nos gammes avant les diverses mises en situation. Avant tout cela, j’ai droit à un traitement de faveur, allongé sur le sol : un massage par les talons de Higashi sensei, tout en délicatesse comme vous pouvez l’imaginer. N’empêche que je me sens mieux après… que pendant, pour être tout à fait honnête. Une remise en question de la façon de mettre mon hakama plus tard et je commence direct par un taichiai avec Higashi sensei, puis un autre avec Shimojima sensei ; puis deux passages avec chacun des deux autres candidats, le tout commenté par les senseis. Higashi sensei a vraiment quelque chose de spécial ; il s’avère que face à lui, par sa présence et son engagement, on ne peut rien faire à moitié. Je me sens intensément supporté et entrainé vers le haut donnant ainsi mon meilleur. Et quels beaux souvenirs, et sources de travail, que toutes ces vidéos.


Mon périple m’emmène ensuite à Osaka pour deux jours, répondant à l’invitation de Inoue sensei de Nara. Une leçon de vie m’y attend. Le Shudokan est le dojo dans l’enceinte du château de Osaka. Les touristes viennent observer depuis le seuil de l’entrée, mais seuls les kenshi recommandés peuvent s’y entrainer. Suivant Inoue sensei comme son ombre, j’ai accès à la salle des professeurs, l’honneur de me faire servir le thé par les senseis et de répondre aux nombreuses questions qu’ils se posent tous sur mon compte. Dans le dojo se déroulent keiko de Judo et de Kendo dans le même espace et en même temps. Le plancher est très bon. Une demi-heure de uchikomi avant les keiko voit mon mollet droit se contracter perclus d’une douleur très reconnaissable. L’échéance est trop proche : j'arrête immédiatement et fais mitorigeiko. Trois ou quatre senseis attirent mon attention. J'embarque à bord de leur keiko, c'est fantastique ! Le seme de l'un, le tame de l'autre, j'achète tout !  Inoue sensei porte sur ses épaules le poids des années de Kendo, bien que marchant à l'équerre avec une canne, il se redresse totalement pour le keiko et, selon l’expression consacrée, il « fait de son mieux ». C’est avec toujours l'esprit acéré, pertinent et impertinent qu’il me demande le keiko ; malgré la douleur, je remets mon men et vais l’inviter ; comment refuser ?! Nous allons dîner ensuite et le moulin à parole repart de plus belle.


Clopin-clopant, j'arrive sur Kyoto. La machiya* restaurée de Asahara sensei est merveilleuse de modernisme et de tradition. J’y retrouve notre président d'honneur EKF et nous y passons 5 jours mémorables. Toujours très gêné par la douleur au mollet droit, même pour marcher, je continue les mitorigeiko à l’exception d’un keiko, organisé par notre hôte Asahara sensei, avec quelques autres candidats.


Le jour du passage de grade : Tant que je n'étais pas sur Kyoto, le stress du passage n'avait pas fait surface. Cela fait désormais trois jours qu'il a vraiment commencé. Dès que mes pensées s'évadent, c'est pour échafauder des scénarios plus improbables les uns que les autres tournant autour du passage de grade. Autant dire que le heijoshin* ne va pas être du gâteau. La nuit avant le passage s'est plutôt bien passée. Le stress est là, le tout est de le transformer en énergie positive, intensité, et densité. Quelques signes, dès le matin, m'annoncent que la journée ne sera pas de celles où tout me réussit. Va falloir s'accrocher. Les exercices matinaux passés, je prends mon petit déjeuner et pars en taxi ; Arrivé sur place, pas dans les premiers au regard de la file d'attente à l'extérieur, je passe devant la caméra thermique : elle ne me sauvera pas, va falloir y aller. En chemin j'ai vu une camionnette sur laquelle était marqué "smile and enjoy" (souris et profite), je me dis que c'est la phrase du jour. Je me présente à mon passage de 8e dan (3e tentative), j'ai de la chance d'être là ; c'est un moment important ; je vais le vivre à fond. J'ai mon ticket d'entrée, et je l’échange contre un numéro de passage. Je vais sur le shiaijo que je pensais être le 4 et qui au final était le 6; pour ma défense, cela n'était écrit nulle part. Ok quand j'ai vu les numéros commencer par 600, j'aurais dû percuter. Et puis Ichikawa sensei de la police de Kyoto est venu m'interpeller pour me convoyer sur le bon shiaijo. Mon numéro est 408D: j'ai le temps de voir passer mes deux partenaires : le 408A et 408C. Le 408B les domine par la menace et la percussion dans ses uchi mais sans valider de yukodatosu clair. Il passera tout de même au second tour. Mes deux partenaires, 408A et 408C, ont deux Kendo atypiques, par leur Kamae, leur rythme et autres trajectoires de Sabre ; je dirais qu'ils ne sont pas professionnels du Kendo. Tandis que 408B, dont j'avais repéré la coupe de cheveux et la massivité de la silhouette, confirme bien, par un Kendo sur des rails et des trajectoires régulières et uniformes, qu'il est un policier. Et moi dans tout ça : le sentiment d'être en dehors du coup, je ne suis pas dedans comme on dit. Quand le kiai n'est pas là, le reste ne vient pas. Rien d'autre à en dire, si ce n'est, d'en tirer les enseignements. Faire un tour du Japon des dojo avant un grade n'est pas forcément judicieux. On récolte des conseils de chaque sensei, on veut essayer de les appliquer mais ce n'est pas le meilleur moment. Pour être au mieux de ses capacités, il faut avoir capitalisé sur ces changements, puis les avoir stabilisés afin de retrouver confiance en son Kendo. Dans mon cas, au-delà de la blessure, je me sens « puzzelisé » dans mon Kendo. De fait, manquent à l'appel : ma sensation dans les hanches, la tenue du shinai, le kiai... ça fait beaucoup.


Le jour du Kyoto Enbu Taikai* : Deux jours après le passage de 8, c’est d’une farouche détermination que je procrastine toutes les améliorations de mon Kendo. C’est par ce moyen que je tente de me retrouver pour ces deux minutes, salut compris, dans le Butokuden ; un lieu si chargé d'histoire par de si beaux combats entre d’illustres senseis : historique ! Clairement apparaît ma principale source de motivation : faire honneur au lieu, et aux senseis qui me font confiance. Dans le grand hall d’entrainement, n'ayant pas le droit de nous échauffer en armure, en plus de quelques suburi, conscient du manque de kiai deux jours plus tôt, je travaille quelques exercices de respiration ventrale. On nous fait s'asseoir sur des chaises dans la salle d'entraînement par groupe de 10 combats ; J’observe à la dérobée, tentant de l’évaluer, mon partenaire assis à ma gauche. Puis nous sommes conviés à entrer dans le saint des saints. Le temps de mettre mon men et de voir la plaquette avec mon nom progresser dans sa glissière, c’est à moi. Indéniablement, plus de 120 ans de Kendo en son sein gravant l’Histoire, la cohorte des senseis et en premier lieu, les différents empereurs l'ayant fréquenté, me galvanisent. Les veines proéminentes du plancher sous mes pieds, le kiai qui resonne comme nulle part ailleurs, confortent mes bonnes sensations. Mon partenaire est expérimenté, en même temps c'est naturel en tant que kyoshi 7e dan et dans mes âges. D'entrée, grâce au kiai, je sens que mon seme s'exprime aujourd'hui. Voilà, aucun ippon n’est validé par les arbitres mais je ressens mes uchi plus denses et intenses comme j'aurais aimé les sentir pendant le passage. D'ailleurs, avec regrets, mes senseis supporters m'en font tous la remarque après coup. Je garderai ce bon combat comme une référence. A suivre donc… Juste le temps de fermer mon sac et de sauter dans un taxi, je fonce vers l’aéroport, me projetant déjà vers la prochaine tentative.


Partir à la rencontre de tous ces senseis, croiser le shinai de compagnons de voyage sur le même GR8* et faire résonner de mes fumikomi des lieux chargés d’Histoire et d’histoires me font assurément entrevoir des progrès, des changements a minima. Mais le principal, sans doute issu des longs moments seul face à moi-même analysant l’expérience en cours, relève plus d’une prise de conscience de qui je suis, ce que et qui je représente, comment je me positionne par rapport au Kendô Japonais et, pour finir, comment et jusqu’où je peux raisonnablement prétendre aller. 


Bien, allons-y maintenant !

 

* Shugyo : Période d’entrainement ascétique, généralement parcourant le Japon en quête d’expériences de pratique dans le but de progresser sur la voie du Budo
* Shinpancho : Chef des arbitres lors d’une compétition
* : Le 8e dan de Kendô est l’examen le plus sélectif au monde car il nécessite déjà presque une vie de pratique (7e dan depuis plus de 10 ans, soit 40 ans de Kendô minimum) pour pouvoir s’y présenter et que le taux de réussite avoisine, chaque année, les 0,6 pourcent (12 reçus sur 2000 candidats).
* Machiya : Maison en bois traditionnelle que l’on trouve notamment à Kyōto.
* Heijoshin : est l’état d’esprit de tous les jours. Sans peur, sans doute, sans surprise ni perplexité.
* : Le Kyoto Enbu Taikai, la 119e édition cette année, regroupe plusieurs milliers de hauts gradés de Kendo qui viennent faire un combat de démonstration de 2 minutes dans le dojo Butokuden de Kyoto datant de la fin du 19e siècle.
* GR8 : Chemin de Grande Randonnée numéro 8 (métaphore)

 

 

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Le Kiaï

Publié le par Jean-Pierre LABRU

Le Kiaï

Cet article que j'ai rédigé est paru dans le magazine Ken Do Mag en 2023


Comme à chaque début de saison, une promotion entière de débutants, disséminée dans tous les clubs de France, s’est trouvée initiée au Kiaï dès le premier cours. Le premier suburi, le premier uchikomi, les a vu pour leur première fois crier en frappant.


Dans notre société civilisée, polie et policée, il est toujours intimidant, dérangeant, de crier, sans danger imminent comme alibi. Et puis, l'ambiance aidant, sonore notamment, on se lâche un peu plus à chaque fois. Pour certains, ou certaines, cela prendra plus de temps mais d'ores et déjà dites-vous bien que dans les Budo, qu'il soit sonore ou non, le Kiaï n'est pas une option. Le Kiaï qui peut être traduit par le "rassemblement des énergies", se présente, à première vue et extérieurement, comme un son. A y regarder de plus près, quand un vrai Kiaï survient, on s'aperçoit que le corps tout entier a participé à sa production. Et c'est là que l'on renverse la cause et l’effet : le Kiaï se révèle être en fait la résultante, la partie visible (audible), d'une lame de fond venant du plus profond de notre être. Ce rassemblement, mobilise, implique, détermine, galvanise, les énergies psychiques et physiques, nous offrant la capacité simultanée et décomplexée de décision et d'action simultanées.

 

Les Kiaï du Kendô en armure


Le Kiaï de préparation s'exprime sonorement quand on est en Kamae.  Préparation : le terme peut sembler inapproprié puisque nous nous sommes déjà bien évidemment intensément préparés avant même de saluer notre partenaire. En fait, il est le Kiaï qui affiche l'état de notre préparation et par lequel les senseis évaluent un candidat, lors d’un examen de grade, à travers la densité vibratoire qui s'en dégage. "Le kiaï est une respiration profonde. (…) Un kiaï correct est très probablement la marque d'un haut niveau parce qu'il est lié à une respiration juste." (SUGA Toshiro sensei) Il peut, tout à la fois, nous galvaniser, nous libérer (du doute, de la peur, de l’hésitation, de la perplexité), démontrer l'état de notre détermination et nous permettre de finaliser de rassembler les éléments physiques et mentaux de l'attaque.  
Le Kiaï d'exécution est celui qui est délivré lors du Ki-Ken-Tai-No-Itchi. Sans rupture, profitant des effets du Kiaï de préparation et de la posture adaptée, les disponibilités mentale et physique, toutes deux associées, se trouvent à même de produire ce Kiaï. Résultant de l'intense préparation, celui-ci est libéré à l'instant même de la délivrance de la frappe, validant ainsi le Ki-Ken-Tai-No-Itchi. Avec le Kiaï se conjuguant aux impacts du sabre et du corps, le Ki-ken-tai-no-Itchi devient une vibration, une résonnance ; notre corps en action, prolongé du sabre, en est le diapason ; et "c'est quand le diapason touche sa cible que le son se produit". 

 

Le Kiaï dans le Kendo no kata


Le principe de génération du Kiaï par la préparation s'applique ici également ; à chaque prise de garde de chacun des dix mouvements du Kendo no kata, les deux postures mentale et physique associées à la prise d'une inspiration capitalisent le Kiaï qui est ensuite distillé durant toute la durée du mouvement. L'uchidachi, celui qui attaque en premier, produit avec son Kiaï le son "Yaaa!" . Il exprime par là-même un engagement total dans l'action quitte à en perdre le contrôle de ses émotions. Le shidachi, lui, au moyen d'une technique déterminante répond par un "To!" conclusif, concis : tout en maîtrise émotionnelle et technique de la situation.

 

Quand les émotions génèrent le Kiaï

 

Récemment, je disais à une de mes élèves qui venait de réussir pour la première fois à mettre une émotion dans son Kiaï, que tous ses précédents « cris » n'avaient pas autant la profondeur requise pour prendre part à sa frappe que celui-ci. Après quelques années de pratique légère et très irrégulière, ma fille de 10 ans vient de pousser son premier Kiaï. Violemment invectiver son Papa puis le frapper devait probablement être source d'une motivation insoupçonnée pour elle. Sans intention forte, déterminée, le son qui sort de nous n'est qu'un cri sans grande portée, utilité ni intérêt. L’intention, mais aussi l’intonation : un Kiaï qui se maintien en intensité apporte beaucoup plus de bénéfices que celui perdant son intensité en descendant dans les graves. Cette intensité recherchée ne peut pas se trouver sans une forte mobilisation mentale dont la source peut être une émotion. A plusieurs reprises, j'ai été témoin d'une colère, frustration, lâcher prise, ambition et autre détermination, qui une fois canalisées dans le cadre de techniques fondamentales de Kendô ont été les moteurs d'un Kiaï puissant, prolifique et irrépressible pour le partenaire. Quoi qu’il en soit, il n’existe qu’un seul moyen pour produire le Kiaï, c’est de mettre à contribution, intensément et au meilleur moment, absolument tout ce qui fait de nous ce que nous sommes. 

 

Quand le Kiaï gère les émotions


Il n'existe qu'un seul remède contre les 4 maux (Shikai : Peur, doute, hésitation, perplexité) et peu s'y réfèrent quand on aborde la question. Oui, le Kiaï en est bien le remède. Par la mobilisation positive et intense qu'il demande, il permet d'évacuer le superflu, le négatif, l’approximatif ; Il nous met à 100% dans le temps "ressenti-action" qui ne laisse aucune de place à quelque pensée parasite. Cela devient une façon de faire table rase de ces pensées venant du passé pour se consacrer totalement au présent, et encore mieux, aux présents : notre partenaire et nous-même.

 

Le Kiaï dans l'arbitrage


Oui, n'oublions pas que l'arbitrage est une facette indispensable à une pratique complète du Kendo. Le Kamae de l'arbitre, composé du regard (metsuke) et de la posture, ainsi que ses déplacements, appartiennent au combat comme s'il faisait un peu shiaï lui-même. Les commandements d'arbitrage ne sont autres que des Kiaï ; non pas que mon passé militaire me fasse digresser mais bien que, tant le niveau de concentration que le niveau de Kendo, transparaissent à travers les vibrations du Kiaï arbitral. Celui-ci se transmettant aux combattants les rassure sur les compétences de l'arbitre, ils vont ainsi pouvoir tout donner sans craindre de se faire flouer.

 

En condensé, le Kiaï


"By failing to prepare, you are preparing to fail." (Benjamin Franklin) “Si vous échouez à vous préparer, vous vous préparez à échouer." Par une intense préparation générant du kiaï, vos attaques, vos frappes possèdent les meilleures chances d'aboutir. L'état d'esprit, la posture, l'émotion génératrice, la détermination à tout miser sur une seule frappe, la préparation de la verbalisation de cette frappe (men, do, kote, tsuki), tout ceci contribue au Kiaï et donc à la réussite. On voit trop souvent la libération du Kiaï (sonore) arriver après la frappe, dans les uchikomi notamment. Cela résulte assurément d'une exécution machinale, dilettante et sans une réelle et forte intention de faire ippon. Soyons donc intensément présents par notre Kiaï dans nos actions ; que ce soit avant (seme), pendant (kikentai no itchi) ou après (zanshin) et les ippons que nous marquerons deviendront des évidences pour les arbitres, notre partenaire, le public et en premier nous-même.
 

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Le championnat du Japon individuel masculin 2022

Publié le par Jean-Pierre LABRU

Le championnat du Japon individuel masculin 2022

Cet article que j'ai rédigé est paru dans le magazine Ken Do Mag en 2022

 

...l'année des 70 ans de la fédération japonaise,


 
Chaque 3 novembre, jour férié et jour de la culture au Japon, a lieu le championnat national individuel masculins au Nippon Budokan. 

Il est intéressant de noter que le Kendo est la seule discipline au Japon pour laquelle la famille impériale remet le trophée au vainqueur. Cette année, ce fut la princesse Yoko qui assistait, depuis son promontoire isolé et d'un œil avisé, à tous les combats : elle récupéra la coupe du vainqueur précédent lors de la cérémonie d'ouverture pour la remettre au vainqueur du jour lors de la cérémonie de clôture. Accompagnée partout de son garde du Corps de la police impériale : Terachi sensei, Princesse Yoko faisait partie de la délégation des étudiants du Kanto venue en 2006 à Paris au printemps, délaissant ainsi la floraison des cerisiers afin de venir entraîner l'équipe de France. 


Puis vint la traditionnelle démonstration de Kendo no Kata avec Tani sensei et Matsuda sensei. Pour les connaisseurs, ne ratez sous aucun prétexte le fantastique sen sen no sen de Matsuda sensei dans le Ipponme.


La veille, les arbitres avaient reçu, drapeaux en main, les dernières consignes de Koda sensei, en présence de tous les compétiteurs costumés et cravatés pour l'occasion. Tandis que quelques policiers, shinai à la main, étaient responsables de la circulation des arbitres sur le shiaijo. 
Également costumé et cravaté, Œillet rouge enrubanné à la boutonnière, je m'installai à la tribune officielle : les combats pouvaient commencer. 


En élimination directe, se sont affrontés 64 combattants, sélectionnés dans tout le Japon ; autant dire qu'il n'y eut pas vraiment de tour de chauffe. 3 vainqueurs de précédentes années passèrent le premier tour mais ils n'irent pas beaucoup plus loin. Très vite, depuis le début en fait, mon préféré fut Yano Takayuki (26 ans), le petit fils de Yano Sensei bien connu des Français. Tant son kendo technique, équilibré et puissant, que son aplomb en toutes circonstances, en font selon moi un futur vainqueur tout désigné. Il ne s'inclina qu'en demi-finale face à Ando Sho (32 ans). Sho Ando, ayant fait partie de la délégation des étudiants lors du Paris Taikai 2012, excusez du peu, est aussi champion du monde en titre et capitaine de l'équipe du Japon. Et sans faire de jeu de mot sur son prénom, quand il rentre sur le shiaijo, la température montre d'un cran. Et c'est notamment grâce à ce fighting-spirit qu'il se retrouve en finale flirtant au passage, çà et là, avec les limites des nouvelles règles notamment en matière de reprise "équitable" de distance depuis Tsuba-zeriai. Rattrapé en demi-finale par la patrouille "Tani sensei" qui le fit revenir sur la voie de la raison mais cela ne fut pas cher payé au regard de l'ensemble de son œuvre. 


Et nous voilà en finale, un moment qui restera dans les mémoires comme le point d'orgue de ce 70ème anniversaire de la fédération japonaise de Kendo. Murakami Testsuhiko (30 ans) était l'outsider désigné : les pronostiqueurs ne donnaient pas cher de son keikogi en finale contre Ando. Mais c'est crânement que Murakami repoussa les attaques et autres percussions comme autant de tentatives de déstabilisation de la part de Ando. Un koté au Hasuji (tranchant) mal ajusté par Ando, au tout début, aurait bien pu changer la physionomie du combat. Quelques échauffourées éclatèrent où Murakami démontra un flegme empreint d'une fermeté démontrant qu'il était bien dans la course afin faire valoir ses droits à la victoire. Puis il y eut un premier Men, tel se poserait un oiseau céleste sur le bleu 'aizome' (indigo) du casque de Ando. Par la suite, après un morote tsuki à deux centimètres près de relancer le suspens, Ando redoubla d'efforts, tous vains, ce qui laissaient à penser que le doute commençait à s'installer. 


Puis un deuxième Men où le debana Kote de Ando ne rencontra que le vide, donna la victoire à Murakami par deux superbes Men en moins de 5 minutes. Tandis que Ando affichait visiblement sa déception, ce ippon scella la fin de sa dixième sélection à ce championnat : ce qui est exceptionnel. En conclusion, on peut résumer cette finale principalement à la confrontation de deux styles de Kendo, deux personnalités différentes qui se sont opposées, rencontrées, le temps d'un combat donnant ainsi de merveilleux souvenirs à tous les amoureux du Kendo. 

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Quelques points de passage vers les hauts grades

Publié le par Jean-Pierre LABRU

Quelques points de passage vers les hauts grades

Cet article que j'ai rédigé est paru dans le magazine Ken Do Mag en 2022

Il y eut ce passage de haut grades (6 et 7e dan) à Montpellier fin juillet 2022, dans la continuité d'un stage dont le programme était censé aligner tous les candidats au plus près des attentes d'un jury composé pour la circonstance. L’approfondissement des Kihon, la révision des Katas, mais aussi les Jitsugi de passage de grades blancs, commentés par les senseis, en composaient le menu idéal. Pourtant, les taux de réussite n'ont pas correspondu aux attentes, ni à celles de la très grande majorité des candidats (8/49 pour les 6e dan et 1/34 pour les 7e), ni à celles du jury. On pourrait imaginer aisément le jugement péremptoire d'un jury par trop exigeant ; je vous confirme qu'il n'en est rien. Ce qui me fait écrire cet article est la frustration que je ressens de cette situation quand je vois, quand je sens, quand je sais les capacités des candidats déçus.


Pour le plus grand nombre, il ne s'est pas agi d'un manque de niveau technique mais plus de l’absence d’une totale mobilisation consciente et déterminée sur les attendus d'un passage de haut grade. Je vais donc vous en proposer un vade-mecum en vue de la préparation des prochaines échéances. 


En premier lieu, la base de tout : l'état d'esprit, que bien entendu le jury ne peut voir en tant que tel. En fait, le jury ne peut qu'en percevoir les conséquences, la première d'entre elles étant la Posture. Sans cette posture mentale induisant cette posture physique, rien de fort, rien de pertinent, rien de déterminant, rien de réellement abouti ne peut surgir de nous-mêmes. Le but n'est pas de tous nous ressembler, nous cloner, mais plutôt de revêtir cette singularité exacerbée démontrant que nous nous connaissons nous-même suffisamment afin d'en mettre en œuvre le meilleur. Cela s'exprime naturellement, sans y penser, par la démarche, le maintien, la solennité, la maitrise de nos gestes et de nos émotions. SHIMOJIMA sensei, encadrant ce stage avec KASAMURA sensei, nous a dévoilé que 50% de son jugement résidait dans le Sonkyo. Il se doit d'être digne, puissant, ample dans le dégainé du Sabre et déjà exprimant le Seme.


On pourrait croire que, chronologiquement, le Kiai arrive ensuite et pourtant, dans l'état d'esprit et l'attitude, le Kiai devrait déjà être bien présent. Qui croit encore à ce niveau que le Kiai n'est que le son qui sort de notre bouche ? Le Kiai représente ce que nous rassemblons en nous même pour affronter la situation ; le son n'en est que la résultante mais aussi et surtout, il en est la criante démonstration. L'œil et l'oreille exercés d'un juré d'examen ne s'y trompent pas : les jeux sont faits. Il peut y avoir des exceptions et les 2 combats sont là pour détromper ce préjugement mais comme le disait Michel Audiard par la voix de Jean Gabin : "Il existe aussi des poissons volants, mais ils ne constituent pas la majorité du genre !"


Souvent dans un passage de grades, et le début de cet article pourrait être compris comme tel, la tendance naturelle est de se focaliser sur les attentes du jury. C’est une erreur que nous faisons tous, le jury n’est pas celui que vous devez convaincre ;le premier : c’est vous-même ; et juste après : votre partenaire. Le jury n’est qu’un instrument de mesure qui ne doit surtout pas influer sur l’expérience. Il existe aussi un concept qui peut nous libérer, nous désinhiber : considérer les Jitsugi comme des shiai un peu particuliers : Des combats où seuls n’ont de valeur que les ippons que nous réalisons. Tant que nous restons dignes affrontant l’adversité et que nos techniques et attitudes se rapprochent le plus possible du Kihon, toutes nos actions complètement délivrées, réussies ou non, n’apporteront que du positif au compteur des six décisions*.


A part quelques Nigirikata laissant, en Kamae, dépasser la tsuka de la main gauche, j'ai plutôt perçu un bon niveau général sur ce passage. Le niveau technique est souvent ce que nous pensons devoir démontrer en priorité et pourtant, les candidats reçus à ce passage n'en étaient pas les meilleurs porte-paroles. 

 

Et je conclurais cet article par deux exemples probants : deux des nouveaux 6e dan issus de ce passage de grades ont magistralement réalisé une prestation réussie en tous points. Ils n'ont nul eu besoin des enseignements de cet article tellement il est clair qu'ils vivent ces notions au quotidien. Ces deux jeunes 6e dan étaient les plus âgés ce jour-là, ils avaient tous deux 74 ans.

 

* J’ai écrit cet article en m’associant systématiquement aux receveurs des conseils que j’y dispense ; ma récente tentative du 8ème dan a démontré depuis que je devais effectivement les appliquer également à mon cas personnel.
 

Ci dessus, le passage de mon 9e kyu

Ci dessus, le passage de mon 9e kyu

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